Intégration des langues étrangères

Intégration des langues étrangères

Parler une langue c’est d’abord savoir l’écouter.

La conquête d’une langue étrangère passe nécessairement par la maîtrise de sa substance sonore conçue dans toute la richesse de ses composantes. Apprendre une langue étrangère c’est bien rentrer dans une "posture" perceptive spécifique à cette langue.  

Une langue est une approche originale du monde

Chaque langue témoigne d'une option singulière dans l'exploration et la représentation que les hommes font de la réalité: une manière particulière qu'a l'univers de leur apparaître. Ainsi, la phonétique, la syntaxe, la grammaire d'une langue fonctionnent ensemble selon une même logique interne, et constituent chaque fois l'expression d'une attitude, d'une sensibilité, d'un choix spécifique face à l'univers, bref, ce qui constitue une culture. Au sein de la seule civilisation occidentale, et en dépit des racines linguistiques communes qu'elles peuvent avoir, les grandes langues témoignent d'une expérience chaque fois unique du corps, de l'espace et du temps.

L’oreille ethnique :

Il existe différents types d’audition liés à l'implantation géographique. Si les oreilles sont semblables dans tous les lieux de la planète, les conditions physico-acoustiques diffèrent d’un lieu à l’autre. Les facteurs comme l’impédance de l’air (résistance minimale sonore du milieu dans lequel on se trouve), l’altitude et l’humidité obligent l’oreille à s’y ajuster. Si la voix ne contient que ce que l’oreille peut entendre, il est alors possible de déduire que d’un lieu à l’autre, où l’impédance de l’air est différente, on ne prononce pas de la même manière, donc on n’entend pas non plus de façon identique.

Par ailleurs, la même langue parlée en un lieu différent, sur un autre continent, se modifie considérablement comme par exemple l’anglais british et l’anglais nord-américain. Le même phénomène existe aussi à l’intérieur d’un pays, nous le rencontrons en observant par exemple le français en région parisienne et le français du sud-ouest.

Les caractéristiques des langues vivantes :

Les Francophones ne sont pas toujours doués pour les langues étrangères… alors que les Slaves ont la réputation d’avoir de grandes facilités. Au-delà des habitudes culturelles, le phénomène du "don des langues" s’explique.A l’origine, l’oreille humaine perçoit une infinité de rythmes et capte une gamme de fréquences très large, allant de 16 à 16000 hertz. Mais, en grandissant, l’enfant puis l’adulte verra sa capacité d’analyse phonétique se focaliser sur les caractéristiques de sa langue maternelle (rythme et fréquences). Le français mobilise notre capacité d’analyse entre 1000 et 2000 hertz, alors que l’anglais sollicite notre écoute entre 2000 et 12000 hertz ; quant aux langues slaves, c’est sur un spectre allant de 125 à 8000 hertz qu’elles font travailler l’oreille !

Chaque langue a donc défini des standards de précision qui sont communément admis. Et qui sont liées à la bande passante et à la distribution des sons dans cette zone. Il y a donc une déformation de la réalité liée à la culture.

Les lois Tomatis

  • “ La voix ne reproduit que ce que l’oreille entend ” ce qui signifie :
    on parle mal une langue parce qu’on ne l’entend pas correctement.
  • “ Si l’on rend à l’oreille appauvrie la possibilité d’entendre correctement les fréquences compromises, celles-ci sont instantanément et inconsciemment restituées dans l’émission vocale ” :
    si on entend mieux une langue, on la parle mieux.
  • “ La stimulation auditive entretenue pendant un temps déterminé modifie, par phénomène de rémanence, la posture d’auto-écoute du sujet, et par voie de conséquence, sa phonation ” :

par l’écoute d’une langue sous filtrage électronique, on parvient à intégrer définitivement les éléments phonétiques de celle-ci.

L’oreille est l’accordeur de la voix

Reproduire une phrase, parler ou chanter juste dépend de l’appareil vocal, mais surtout de la justesse de l’écoute. Si vous chanter faux, ce n’est pas parce que vos cordes vocales fonctionnent mal, mais tout simplement que votre accordeur, l’oreille, est « faux ».
En effet, l’oreille doit reconnaître les mots ou les notes, saisir les harmoniques et la mélodie pour permettre à la voix de les reproduire. Les défauts de notre écoute créent des distorsions vocales.

(Jean Abitbol, L’odyssée de la voix p.117 )

Application aux langues

Notre oreille a appris à encoder les messages sonores dans le moule de notre langue maternelle. L’adaptation perceptive à une nouvelle langue peut par conséquent en être affectée. Plus notre filtre perceptif maternel est marquant, plus nous nous éloignons des contours sonores des autres langues, et plus nous sommes emprisonnés dans notre territoire linguistique.

Notre proposition

Le but de notre méthode consiste à donner la possibilité de familiariser son oreille à la bande passante de la langue, à sa courbe d’enveloppe, à son crible phonologique et à son temps de latence et également de s'approprier ses formes rythmiques et accentuelles. Il en résulte une manière d’entendre qui se moule sur toutes les caractéristiques de cette langue et qui facilite sa compréhension orale et favorise son expression.  Ce travail consiste ainsi à se libérer des habitudes rythmiques et sonores de sa propre langue, ces dernières exerçant une action souvent limitante sur la langue à apprendre. L’entraînement à la perception sonore d’une langue cible se réalise par l’intermédiaire d’un système électro-acoustique, nommé « appear » ou oreille électronique. Par le jeu de filtres et d’une bascule acoustique digitalisée on apprend à l “Oreille” (en ce compris le réseau neurologique qui la relie aux zones supérieures de traitement du son) à intégrer les caractéristiques psychoacoustiques qui la caractérisent.

Démarche

Evaluation

Un premier rendez-vous permet de collecter les informations utiles à la compréhension de votre demande spécifique et d’évaluer votre compétence d’écoute à la langue cible.Pour l’anglais par exemple, un test d’écoute de langue anglaise « TEA » permet d’évaluer avec précision les trois composantes qui génèrent sa compréhension : justesse, précision et rapidité. Il est enrichi par un profil d’écoute Tomais qui va mettre en évidence les dysfonctionnements de la fonction d’écoute qui peuvent expliquer l’origine psychoacoustique des limitations éventuelles.

Intégration de langue  pratiquement 

3 étapes.

Imprégnation.

L'oreille électronique (appear) éduque votre oreille à percevoir les sons de la langue cible. L'imprégnation linguistique par filtrage passe-haut permet d'établir les fondements clés de la langue cible et dans les moindres détails de sa phonématique. Un casque à haute définition muni d'un vibreur diffuse des textes filtrés de la langue cible. La bascule produite par l'oreille électronique (appear) ouvre les portes phonologiques de l'oreille à la nouvelle langue.

Intégration active.

Vous parlez la langue sous le contrôle de l'appear. Dans une cabine insonorisée, sous casque et micro, vous répétez des mots et des phrases.  En vous entendant parler “juste” vous corrigez vous-même votre prononciation et le rythme avec lequel vous parlez pour vous approcher davantage du monde d’expression d’un locuteur natif. Physiologiquement, la prononciation, le positionnement de la bouche, de la langue et de la voix sont modifiés inconsciemment.

Ancrage et mémorisation.

Après 4 semaines de maturation vous ré-exercez la boucle audio-phonatoire.

Efficacité

L'efficacité de la technique a été approuvée par une Etude européenne réalisée sur 3 ans auprès de différentes universités européennes. Cette étude a démontré un gain de 50% du temps d'intégration de la langue par rapport à une méthode classique d'apprentissage.

Le projet AUDIO-LINGUA a été réalisé sur 3 ans auprès de différentes universités européennes avec le soutien financier de la Commission des Communautés Européennes dans le cadre du programme SOCRATES*.
La recherche a été initiée en 1993 par le Docteur Ulrike Kaunzner de l’Université de Bologne – Italie, avec le concours technique de la société DIAPASON de Milan. Cette étude a porté sur “ l’accélération et l’approfondissement - avec support d’un matériel électronique - de la compréhension auditive et de l’expression orale dans l’acquisition d’une langue étrangère ”. Les résultats obtenus valident la technique Tomatis comme outil fiable et complémentaire des pédagogies utilisées dans les universités qui ont participé à l’expérience Audio-Lingua.

Résultats en bref :

L’action du système d’entraînement à la perception sonore qui porte sur les aspects perceptifs de l’apprentissage (capacité de compréhension et expression orale), permet un gain de 50% sur le temps de l’intégration de la langue apprise.

La démarche permet de réduire de manière très significative le temps d’apprentissage et en conséquence, l’effort de concentration et la fatigue du stagiaire ; ceci résulte de l’activation d’une plus grande capacité d’analyse et de différenciation des sons. Les facultés de perception repérées puis réactivées par l’utilisation de l’appear continuent d’évoluer après la période de training. Ce Training peut s’intégrer, avec un même succès à toute méthode pédagogique.  

 

 

En comprendre davantage.


L’oreille ethnique :

Chaque peuple perçoit les sons à sa manière, que ce soit le chant du coq, le bruit d'une pièce de monnaie qui tombe, le son d'une voix

Comment chante le coq?

En francais, Cocorico
Kikeriki en allemand.
Cock-a-doodle-do en anglais.
Quiquiriquí en espagnol.
Coucouricou en grec.
Chicchirichi en italien.
Kokekoko en japonais.
Kukeleku en néerlandais

Si les oreilles humaines sont semblables dans tous les lieux de la planète, les conditions physico-acoustiques diffèrent d’un lieu à l’autre. Les facteurs comme l’impédance de l’air (résistance minimale sonore du milieu dans lequel on se trouve), l’altitude et l’humidité obligent l’oreille à s’y ajuster. Si la voix ne contient que ce que l’oreille peut entendre, comme l’indique la loi énoncée par Alfred Tomatis, il est alors possible de déduire que d’un lieu à l’autre, où l’impédance de l’air est différente, on ne prononce pas de la même manière, donc on n’entend pas non plus de façon identique. Par ailleurs, la même langue parlée en un lieu différent, sur un autre continent, se modifie considérablement comme par exemple l’anglais british et l’anglais nord-américain. Le même phénomène existe aussi à l’intérieur d’un pays, nous le rencontrons en observant par exemple le français en région picarde et le français de Liège.

Les caractéristiques des langues vivantes :

Au-delà des habitudes culturelles, le phénomène du "don des langues" s’explique.Les nouveau-nés ont une plasticité auditive extraordinaire. Ils ont un réflexe inné d’adaptation qui hélas ne va pas empêcher leurs oreilles de se focaliser progressivement sur les caractéristiques de leur langue maternelle et rendre l’accès aux autres langues plus limité.

Pourquoi ?

1. Les langues occupent différemment l'espace spectral

Elles sont perçues par les natifs non pas sur l’ensemble de la bande fréquentielle relative aux sons de parole s’étendant en gros de 70 Hz à 8 000 Hz, mais sur une base bien plus étroite correspondant à des zones fréquentielles privilégiées.C’est ainsi que les Français ont deux bandes favorisées sur les plages 200-300 Hz et 1 000-2 000 Hz, alors que celles des Espagnols sont particulièrement réceptifs sur les plages 150-350 Hz et 1 500-2 5000 Hz. Les Anglais perçoivent mieux sur une bande 2 000- 8 000 Hz, les Italiens sur celle de 2 000-4 000 Hz. Les plus chanceux sont les Slaves, Portugais et Arabophones dont la région de perception s’étend de dessous de 100 Hz jusqu’à 8 000 Hz.

2. Les unités phonologiques diffèrent pour chaque langue et la réalisation de ces unités phonologiques au niveau phonétique présentent des caractéristiques acoustiques différentes

Les sons d’une langue étrangère sont appréhendés, filtrés, par le crible de notre langue maternelle. Ce dernier constitue, dans notre cerveau, une structure qui permet de reconnaître les unités de notre langue maternelle. Dès que nous entendons un son nouveau, appartenant à une autre langue, nous l’interprétons en le filtrant à travers le crible, la structure que nous possédons et qui correspond à notre langue maternelle. C’est de là que proviennent les nombreuses erreurs qui sont faites par les débutants lorsqu’ils sont confrontés aux unités de la langue étrangère qui peuvent ou non être équivalents dans la langue maternelle. La difficulté d’un Français à prononcer le “the” anglais et la “rota” espagnole tient de ce mécanisme.

Représentation des voyelles du français (en pointillé) et des voyelles du japonais (traits continus) prononcées par des locuteurs japonais.

3. La fréquence d'occurrence de ces unités diffère d'une langue à l’autre.

Français

Japonais


4.  LE TEMPS DE LATENCE

Le temps de latence est le temps nécessaire à l’oreille pour se mettre à l’écoute et pour opérer le contrôle audio-phonatoire lors de son expression ; il est neurologique et varie selon les ethnies et selon l’âge.

A titre indicatif

Recherches

Les corrélats neuroanatomiques de l'aptitude aux langues étrangères
Turker, S., Reiterer, SM, Schneider, P. & Seither-Preisler, A (2018). Dans: SM Reiterer (Ed.) Exploring Language Aptitude: Views from Psychology, the Language Sciences, and Cognitive Neuroscience. Heidelberg ea: Springer.

 

Centre de l'écoute et de la communication

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